Qui aurait pensé le Jour de Sim’hat Torah 2023, à l’issue de la Fête joyeuse de Souccot, que 7 mois plus tard, Israël serait encore en guerre et le paierait cher en nombre de victimes et en réputation ?… Aujourd’hui, c’est le Jour du Souvenir de toutes les victimes de la guerre et du terrorisme – Yom Hazikaron – 25 040 soldats morts et 5100 tués par le terrorisme depuis 1948, et un trop grand nombre depuis le 7 octobre dernier. Avec la tristesse de la mort de tant de jeunes soldats, policiers, soldates et guetteuses, civils, jeunes filles violées et démembrées, enfants et bébés massacrés dont certains jetés vivants dans des fours comme dans les crématoires d’Auschwitz, s’ajoute l’opprobre des nations. De manière stupéfiante, les drapeaux palestiniens se lèvent dans les capitales, la haine des Juifs se propage comme une traînée de feu, comme aux pires jours du nazisme.
Comment réagit Israël ?… On a dit que l’attaque du 7 octobre qui a fait 1200 victimes civiles en quelques heures dans les kibboutzim autour de Gaza, correspondrait à 50 à 100 000 personnes aux Etats-Unis, à 10 000 en France. Que feraient ces nations devant une telle attaque de sauvagerie sans nom ?… Ne décideraient-elles pas d’anéantir cette armée de terroristes sanguinaires ? Les nations réclament aujourd’hui un cessez-le-feu ; c’est comme si lors de la libération de l’Europe en juin 1945, on avait demandé aux Américains de s’arrêter en Normandie.
– Non, les Alliés sont allés jusqu’au bout, ils ont bombardé des villes entières, et des dizaines de milliers de civils ont péri. Les Russes sont arrivés à Berlin et ont anéanti les derniers groupes SS et des soldats allemands dont beaucoup étaient des enfants armés de Panzerfaust. Aujourd’hui, les responsables d’attentats en Israël sont souvent des jeunes de 13, 14 ans ou des jeunes femmes. Que doit faire un soldat de 20 ans devant un jeune Arabe qui poignarde un passant par derrière ?…
Comme disait Golda Meïr : « Nous pouvons pardonner aux Arabes de tuer nos enfants. Mais nous ne pouvons pas leur pardonner de nous obliger à tuer les leurs ».
Je voudrais faire entendre la voix d’une mère israélienne, en ce Jour du Souvenir. Ofra L. est mère du lieutenant Nave, 21 ans, tombé au combat le 7 octobre en défendant les kibboutzim de la bordure de Gaza. Voici ses mots lors la cérémonie de Yom Hazikaron (lphinfo) :
« Nous sommes au commencement d’un jour douloureux et difficile et nous nous trouvons dans une période où la tristesse et la douleur nous accompagnent. Chaque jour des soldats sont tués ou blessés. Notre coeur est avec les otages. Des gens sans maison se promènent parmi nous. Et par-dessus tout, une question survole : ”Que va-t-il se passer ?”. Ces jours-ci nous avons deux options : sombrer, baisser la tête et dire que nous n’en pouvons plus ou décider que nous, simples civils, sans uniforme et sans arme devons vaincre les terroristes du nord au sud et expulser le désespoir. Comment vaincre des terroristes sans être armés ? On avance, la tête haute, on décide de continuer à vivre, d’aimer ce peuple et cette terre, on remercie pour ce que l’on a et on continue. Nous nous battons dans une guerre longue de plusieurs années contre un ennemi cruel qui n’a pas d’égal. Un ennemi qui n’a que faire de savoir s’il a en face de lui des soldats, des femmes ou des bébés. Il veut nous tuer et nous expulser d’ici. Et si tout cela n’est pas possible, alors il veut au moins nous faire désespérer. Nous ne le laisserons pas gagner.
Nous allons poursuivre la voie de nos valeureux fils, leur joie de vivre, nous allons continuer à construire. Nos fils avaient une conscience juive et israélienne profonde, ils savaient que notre peuple n’est pas né hier, qu’il a une très longue histoire. Une histoire qui a connu des hauts et des bas, des guerres et des victoires et qui a un but. Nous appartenons au peuple qui brandit le drapeau de la foi et de la morale, un peuple qui a toujours l’espoir.
Nave aimait, il aimait sa famille, ses amis, son peuple et sa ville, Lod. Nous continuerons sa voie avec fierté, avec le sourire et avec bravoure, la bravoure de la vie ».
Pas de haine dans le cœur de cette maman, mais de la tristesse et de la douleur, de la fierté aussi, et de l’espoir pour son peuple et sa nation. L’organisation One Family à Jérusalem qui s’occupe des victimes du terrorisme, nous dit Oriellah, est passé de 1 000 à 13 000 familles, depuis le 7/10. Israël est une grande famille, et chaque famille avec cette guerre est marquée dans sa chair. Voilà ce que le monde ne comprend pas, voilà ce qu’il ne veut pas comprendre, qu’Israël veut la paix, … un monde qui préfère défendre des terroristes, sous le fallacieux prétexte de défendre les Palestiniens.
Citons pour finir le prophète Esaïe – il y a presque 3000 ans, il écrivait de la part de Dieu pour toutes les victimes juives de l’Histoire, et pour nos temps actuels :
« L’esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi … pour publier … un jour de vengeance de notre Dieu, pour consoler tous les affligés de Sion, pour leur donner un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu. On les appellera des térébinthes de la justice, une plantation de l’Eternel, pour servir à Sa gloire » (Esaïe 61).