Palestinisme… et substitution

8 février 2015
Pasteur Gérald Fruhinsholz

 Je suis Israël !Nous voyons aujourd’hui l’ennemi déployer toutes ses forces pour discréditer Israël – cette bataille fait rage, avec notamment la volonté d’établir la Palestine au coeur du pays. La bataille se situe :

–  au niveau politique, avec le discours onusien tirant des missiles avec ses innombrables « résolutions »,

– au niveau militaire, avec les guerres et le terrorisme, menés par les pays voisins et autres organisations terroristes soutenues par l’Iran, le Qatar, la Turquie…,

– et au niveau spirituel, avec le concours crédule ou sournois d’une partie de la Chrétienté.


Nous savons combien le monde aspire à voir se créer l’Etat de Palestine… au milieu de l’Israël biblique, dans les monts de Judée-Samarie. Douce illusion ou stratégie diabolique ?… Chacun sait l’impossibilité d’une telle création pour un peuple divisé entre le Fatah et le Hamas qui se haïssent. Les objectifs du Hamas sont pour le moins limpides:

Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas, a prononcé le 8 déc 2012 un discours à Gaza, à l’occasion de la commémoration des 25 ans d’existence du Hamas. L’appel à la destruction d’Israël est formulé comme un appel à la libération de toute la Palestine : « Libérer la Palestine, TOUTE la Palestine est une obligation, un privilège, un objectif et un but. […].
Le Djihad et la « résistance » armée sont le moyen véritable et exact de cette libération et de la restauration de nos droits […]. La Palestine est et a toujours été arabe et islamique. Depuis toujours la Palestine est nôtre, c’est la terre des Arabes et de l’islam »
.
 

Que dit la Bible ?

Il est extraordinaire de voir combien la Bible est actuelle – il suffit de lire les chapitres 35 et 36 du livre d’Ezéchiel pour comprendre ce que Dieu pense de la situation. Dieu s’adresse par la voix du prophète à « la montagne de Seir » que l’on peut identifier comme les partisans d’une Palestine : « Tu as affirmé : ‘Les deux nations, les deux pays seront à moi, nous en prendrons possession’, alors que l’Eternel était là. C’est pourquoi – aussi vrai que Je suis vivant, déclare le Seigneur, l’Eternel – J’agirai avec la colère et l’acharnement dont tu as fait preuve dans ta haine contre eux. Ainsi Je me ferai connaître au milieu d’eux, quand Je te jugerai » – Ez 35:10.

Dieu ordonne alors à Ezéchiel de prophétiser sur les nations, l’Occident, complice de cette tentative de spoliation  : « Prophétise et dis : Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Oui, parce qu’on a voulu de toutes parts vous dévaster et vous engloutir, pour que vous soyiez la propriété des autres nations, parce que vous avez été l’objet des discours et des propos des peuples… ». 

 

Où en est l’Eglise ?

Il existe aujourd’hui un courant, en parallèle avec l’appel au boycott d’Israël par de multiples dénominations chrétiennes, équivalant à la théologie de remplacement d’Israël par l’Eglise qui perdure depuis Marcion (1). Cette doctrine porte différents noms – théologie de substitution, supersessionisme, et plus récemment, théologie de l’accomplissement ou de l’alliance.

Cette théologie dénie à Israël toute légitimité de l’héritage de la terre et des promesses bibliques. Selon cette pensée pernicieuse, ce n’est plus l’Eglise qui prend la place d’Israël, mais c’est Jésus lui-même. Je cite Hans-Peter Lang, Président de « Prière pour la Suisse », qui dénonce cette doctrine : « Par sa vie et par son oeuvre de salut, Jésus aurait accompli toutes les promesses autrefois faites par Dieu aux Juifs, y compris celle que le pays de Canaan sera donné pour toujours au peuple juif. Jésus est le pays promis ». Lire son appel, sur le pdf ci-joint.

 

Nicolas Thomas Wright, ex-évêque anglican et professeur de NT à l’université St.-Andrews en Ecosse est le représentant influent de cette nouvelle doctrine. Heini Schmid, un professeur de l’université de Berne a écrit : « selon Wright, la mort et la résurrection [de Jésus] ne constituent pas seulement le tournant du destin d’Israël, le retour définitif de l’exil : la mort de Jésus est la mort d’Israël. Cela signifie que le rôle d’Israël dans l’histoire du salut est ainsi définitivement accompli et terminé ».


Les promesse pour Israël demeurent – la Judée-Samarie sont à Israël

Il importe de ne pas tomber dans le piège de cette théologie mensongère qui a un lien direct avec la volonté de créer au coeur d’Israël un Etat terroriste qui serait « la Palestine », ayant comme capitale Jérusalem. En accord avec Ezéchiel 35 et 36, proclamons au contraire qu’Israël est toujours la nation choisie de Dieu, héritière des promesses divines. Proclamons que sa terre donnée en héritage est toujours d’actualité, car l’alliance faite avec Abraham est éternelle et inconditionnelle:

« L’Eternel dit à Abram : Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident ; car tout le pays que tu vois, Je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre… Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur ; car JE te le donnerai » – Genèse 13:14-17
Notons que l’alliance en faveur d’Israël fut confirmée à Isaac et Jacob : « Je te donnerai le pays que J’ai donné à Abraham et à Isaac, et Je donnerai ce pays à ta postérité après toi » – Gen 35:12
 

« Ne soyons pas des Balaam ! »

Soyons conscients de l’enjeu de l’orientation de notre foi concernant ce sujet si précieux. Israël est le paramètre des derniers temps ; notre foi sera jugée à l’aune de ce que nous pensons d’Israël. L’apôtre a averti l’Eglise de ne pas tomber dans l’arrogance, et l’a prévenue de ne pas ignorer « le mystère » d’Israël.  Ne soyons pas des Balaam, et bénissons Israël ! Prions pour demeurer « dans l’amour de la vérité ».

« Le mystère de l’iniquité agit déjà … [il agit] avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge… » – 2Thess 2 :8-12.



(1) D’après Marcion (2e siècle), le Dieu hébreu de l’Ancien Testament – Dieu de la Loi – est un ‘dieu’ différent, séparé et secondaire par rapport au Dieu de miséricorde et d’amour du Nouveau Testament. Cette croyance est proche du mouvement gnostique chrétien, étant fortement dualiste dans sa conception de dieux, de forces et de principes s’opposant l’un l’autre: l’un supérieur, spirituel et bon et l’autre inférieur, matériel et mauvais.



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