Yom Kippour est le Jour le plus saint en Israël. C’est un Jour de jeun pour le peuple juif, Jour des Expiations et celui du grand Pardon : « En ce jour, Il fera expiation pour vous purifier de toutes vos fautes, afin que vous soyez purifiés devant Dieu » (Lévitique 16 :30). A Kippour, le sang d’un sacrifice était déposé sur le Propitiatoire/Kapporeth, le couvercle de l’Arche de l’Alliance, dans le Lieu-très-saint, pour chercher la faveur de l’Eternel. Et Dieu faisait grâce !
Combien d’églises ont parlé de ce sujet dimanche ?… Et pourtant, ô combien le sujet est glorieux. Cela concerne-t-il seulement le peuple juif ? « C’est une sainte convocation, vous humilierez vos âmes… Toute personne qui ne s’humiliera pas ce jour-là sera retranchée » (Lév 23 :27-32). N’avons-nous pas besoin également de nous humilier, même si nous savons que Kippour a été accompli à la Croix en Jésus-Christ, notre Souverain-Sacrificateur ?
Voici ci-dessous est un message de Sharon Sanders, directrice des « CAI – Chrétiens Amis d’Israël » (CFI – Christians Friends of Israel). Ce texte est fondamental ; c’est un vrai message prophétique pour l’Eglise. Comme Sharon Sanders le souligne : « Tant que le maillon manquant (Israël) ne sera pas raccordé, l’Eglise ne pourra atteindre sa plénitude ». Réalisons que l’Eglise a vraiment besoin de se repentir, de faire teshouva.
Le maillon manquant (faible) du Christianisme
Dans son livre « Qu’est-ce que la repentance ? », Ben Rubin résume le sujet : « L’Eglise est coupable d’avoir choisi volontairement son aveuglement envers le peuple Juif. Elle prétend exister sans l’olivier franc ». Sans Israël il n’y a pas d’église. « Ce n’est pas toi qui portes la racine, c’est la racine qui te porte » (Rom 11 :8). C’est un fait connu qu’autant une chaîne est forte avec tous ses maillons, autant elle est fragile s’il existe un seul maillon faible.
Les racines du christianisme demandent une croissance saine et forte pour se développer. Rester attaché à la partie de l’arbre qui l’enracine au sol, qui la soutient de dessous, aide à garder la richesse spirituelle de son origine. La Chrétienté n’est peut-être pas aussi forte qu’elle en a l’air, étant donné qu’il manque un maillon dans sa doctrine. La chaîne de la foi fut brisée au cours des siècles : les disciples de Jésus ont besoin d’Israël, car Israël est la racine ; nous sommes seulement les branches. Je ne crois pas que Jésus n’ait jamais voulu que ses disciples soient coupés de Ses frères. En réalité, nous avons besoin d’une autre réforme pour accéder à notre perfection. L’Eglise a besoin de révélation afin d’arriver à sa plénitude.
La vérité sur nos fondements hébraïques a été oubliée dans nos enseignements chrétiens. Il faut regarder la réalité en face et corriger l’erreur. La conviction, c’est bien, mais nous devons accepter ce que Dieu nous a montré. Lire et comprendre tous les chapitres 9,10, et 11 de l’Epitre aux Romains nous aide à saisir ce qui nous manque.
Si quelqu’un veut faire du pain mais oublie de mettre la farine, il manque l’ingrédient principal. Notre foi dans le salut du Messie d’Israël exige un composant de très grande valeur pour valider le fait qu’il est le Sauveur du monde, issu du peuple Juif (sa naissance dans la chair). Sans Israël nous n’avons aucune infrastructure, aucun socle rocheux pour revendiquer nos droits. Ce sont les Ecritures juives, l’Ancien Testament ou La Torah / Tanakh qui ont prédit et annoncé que le Messie devait venir. Israël est la genèse, la source de notre foi parce que tout ce que nous avons, nous a été donné par le peuple juif. Les connaissances de base nous révèlent que Jésus qui s’est fait homme, était et sera toujours un Juif. Il nous le rappelle dans Apocalypse 22 :16. Il a apporté un message juif au sujet du Royaume qui venait en Israël et ses disciples juifs L’ont révélé au monde et aux non-Juifs. Jésus a clairement dit que Son message était pour Israël, pour les Juifs d’abord.
Cette vérité a été cachée et négligée pendant des siècles. Il semble que beaucoup ont choisi de croire « uniquement ce qu’on leur a enseigné » plutôt que d’approfondir. C’est seulement quand ils étudient vraiment qu’ils voient qu’il manque quelque chose. « Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement, pour la malice, soyez des enfants, mais à l’égard du jugement, soyez des hommes faits » (1Cor 14 :20) Un bon nombre d’églises essaient encore d’ignorer le maillon manquant. Pour aider une femme Samaritaine, qui n’était pas juive, à le comprendre, Jésus a expliqué que « Le Salut vient des Juifs » (Jean 4 :22).
Le peuple juif et l’importance considérable de son rôle futur dans la Rédemption du monde, ne peut pas être mis de côté, dédaigné et négligé. A cause de ce manque de compréhension, beaucoup de chrétiens sont incapables de saisir l’importance de l’Israël actuel, dans le siècle présent. Tant que le maillon manquant (Israël) ne sera pas raccordé, l’Eglise ne pourra atteindre sa plénitude.
Cet enseignement tronqué diminue la beauté de l’histoire d’amour entre Le Tout Puissant, un Peuple choisi, et la nouvelle humanité de la fin qui doit émerger, lors du retour du Messie à Jérusalem.
Cette révélation a été cachée pendant des siècles. Pensez-y ! Comment pouvons-nous lire les Ecrits juifs, croire ce que disent les prophètes juifs, les psalmistes juifs et mettre notre foi dans un Messie juif comme Sauveur de notre monde, et ne pas inclure Son peuple ? Les chrétiens ont été victimes d’une éducation chrétienne insuffisante par rapport à ce qui est dit de notre héritage en Israël. La Bible nous demande de nous réjouir avec Israël car la Parole de Dieu nous le demande : « Réjouissez-vous, vous les Gentils, avec mon peuple » (Rom 5 :1).
Qui sont ces « Gentils » à qui l’on dit de se réjouir, sinon les Chrétiens ? Nous sommes les seuls à être à sortis du terreau d’Israël. Ce travail de compréhension, semblable à un voyage, nous demande de saisir que l’esprit de tromperie était enraciné dans les sermons hérétiques de nos ancêtres. Quand on se rend compte qu’une grande partie de l’Eglise croit un mensonge, appelé Théologie du remplacement, beaucoup se contentent de fermer les yeux sur le problème. En mettant en lumière cette transgression, nous pouvons guider le christianisme hors de cette dangereuse apostasie.
Le ‘remplacement’ par les chrétiens signifiait que Dieu avait rompu Son Alliance Eternelle avec Israël, changé d’avis, divorcé de Son Peuple choisi, pour en épouser un autre. Ce genre de croyance discrédite l’authenticité des décrets irréversibles de la Parole de Dieu.
Le fruit pourri de la Théologie du Remplacement est la preuve que la promesse de Dieu en Genèse 12 :3 n’a pas été prise au sérieux et que des tâches de sang ont souillé les vêtements spirituels de la Chrétienté. Quiconque veut enseigner ou instruire des chrétiens doit résoudre ce problème qui pour notre foi est comme une épine mortelle enfoncée dans notre côté devant être ôtée.
Toutes les églises ou dénominations ne revendiquent pas la Théologie du Remplacement, mais elle est là au cœur de nombreux sermons. La mise à nu des relations de l’Eglise envers Israël peut ébranler des croyances traditionnelles fermement établies. C’est ce qu’a dit clairement un des rabbins mondialement reconnus, le Rabbin Daniel Boyarin : « Parfois des investigations ébranlent des certitudes établies depuis longtemps ».
Le peuple juif apprend aussi à entrer avec nous en relation après des siècles de traitement négatif de notre part. Beaucoup de relations qui se sont développées ont prouvé que de vrais croyants en Jésus sont vraiment des amis sincères envers les Juifs. Ce que les chrétiens font de la vérité qu’ils découvrent pourrait changer l’histoire. Elie Wiesel a dit « Il y a des temps où nous sommes impuissants devant l’injustice mais il ne doit jamais y avoir un temps où nous renonçons à la dénoncer ». Nous protestons contre la Théologie du Remplacement qui n’a guère été remise en question au cours des siècles. Nous espérons que vous ferez de même. En poursuivant notre réflexion sur le Christianisme et le « maillon manquant » dans la chaîne de la foi, nous devons examiner toutes les preuves et arriver à la conclusion que nous avons un rôle à jouer pour réparer la cassure. Quand nous apprenons comment l’allégorie joue un grand rôle dans la tromperie notre foi peut guérir. […]
C’est triste de constater que la plupart des églises laissent peu de place aux prophéties de la Bible. C’est difficile de consolider sa foi quand les promesses de Dieu pour Israël sont à peine mentionnées. Israël et l’Eglise font toutes deux face à des forces du mal qui rêvent de nous voir définitivement balayés. Ensemble, c’est ensemble que nous devions faire front contre les ennemis de Dieu. Autre que le Judaïsme et plus que toute autre communauté de foi, le vrai christianisme est juif par nature. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour combler le fossé qui existe aujourd’hui entre chrétiens et juifs. Quand nous sommes reliés, nous avons besoin du sens de ces liens pour combattre nos ennemis que nous reconnaissons mutuellement.
Par où commencer ?
Commençons par corriger de mauvaises traductions. Des erreurs théologiques dévastatrices se sont développées au fil des siècles à cause d’expressions mal comprises, de mots sortis du contexte ou de leur époque ainsi qu’un manque de connaissance de la langue originelle de la Bible, l’hébreu. Des chrétiens ont reçu pour nourriture des sermons écrits par des non-juifs avec une mentalité occidentale plutôt que de recevoir un bon repas complet incluant de l’eau des puits de Jacob.
« La Voie » ce nom qu’avaient pris les premiers disciples de Jésus, en tant que rejeton de l’Olivier d’Israël, est peu évoquée du haut de la chaire. Pendant 2000 ans, le Christianisme a essayé de « monter plus haut » [de s’élever] sans tenir aucun compte de ses fondements hébraïques et les résultats ont été terribles. (Rom 11 :25). Nous avons besoin d’écarter le rideau de l’Histoire et d’observer ce qui s’est passé, en 325 de notre ère, dans la salle de réunion au Concile de Nicée convoqué par l’Empereur Constantin. Le peu de considération et la froideur envers la nation juive a attisé l’antisémitisme de personnes intolérantes, étroites d’esprit et pleines de préjugés. On a ensuite frotté de sel la blessure infectée de la trahison envers eux. Elie Wiesel a dit avec raison : « Le contraire de l’amour ce n’est pas la haine, c’est l’indifférence ». Les missions chrétiennes portent encore de bons fruits pour tout ce qui est caritatif : œuvres hospitalières, nourriture et vêtements pour les pauvres, mais pour l’enseignement de la Bible, concernant l’identité de Jésus qui s’est fait homme et qui était juif, de quel pays et de quel peuple venait-Il ?
Connaître mes origines est une des informations les plus merveilleuses que j’ai reçue. Mon Esprit bondit de joie quand j’ai appris la vérité. Nous devons nous poser la question : « Où va le christianisme, quand nous regardons la condition de l’Eglise aux Etats-Unis et en Europe ? ».
Nos dirigeants dans les églises doivent prier davantage pour ce que Dieu nous a demandé : pour la Paix de Jérusalem (Psaume 122 :6). Nous devons enseigner au troupeau d’aimer ce que Dieu aime de tout Son Cœur, « La prunelle de Ses yeux » (Zach 2 :8). L’érudit juif David Nekrutman nous rappelle : « Vous (les chrétiens) avez crevé l’œil de Dieu en commettant envers le Peuple Choisi de Dieu, la plus cruelle de toutes les actions. Nous prenons également à la légère l’offre de Dieu de bénir (Genèse 12 :3) « Je bénirai ceux qui bénissent Mon peuple », et ce n’est pas bon. Le fait que Dieu aime le monde entier mais que Israël est le centre même de Son œil, ne changera jamais. Il reste focalisé sur Israël, et la Terre d’Israël … du début à la fin de l’année (Deut 11 :12)
Quand une église veut totalement ignorer les Ecritures Juives en appelant la Torah « Ancien Testament » ce n’est pas seulement une insulte envers un Juif, mais c’est un terme inapproprié. Comment peut-on qualifier de « vieux », « d’ancien » la Parole de Dieu ? Nulle part dans la Bible il est dit de mépriser ainsi La Parole éternelle de Dieu transmise par les Ecritures juives ! Là encore, le Concile de Nicée a joué un rôle important avec cette terminologie d’Ancien testament et c’est là que la chaîne s’est rompue. […]
En ce qui concerne les relations entre Juifs et Chrétiens, chacun peut faire une différence et aider à réparer la brèche (Esaïe 58 :12). D’avoir passé une grande partie de ma vie en Israël, a transformé et approfondi ma foi et m’a fait découvrir un monde juif que je n’avais jamais connu. C’est une responsabilité pour tous les chrétiens de s’assurer que quand nous apprenons à aimer comme Jésus nous l’a enseigné, « jamais plus » nous ne permettrons à la chaîne qui nous relie d’être cassée. Nous ne devons plus jamais nous séparer d’Israël : « Que le fils de l’étranger qui s’attache à l’Eternel ne dise pas : l’Eternel me (séparera) ou m’a séparé de son peuple » (Esaïe 56:3). […]
Quand le christianisme a pris racine dans le monde, ses branches ont poussé si vite qu’elles se sont déconnectées de leurs racines hébraïques. De nouvelles congrégations ont eu leurs propres racines au lieu d’être reliées à la ‘’racine mère’’ et elles ont produit de mauvais fruits. Ainsi la Théologie du Remplacement a pu se développer tout doucement et prospérer et à cause de ça, de nombreux Juifs sont morts. Après avoir passé des années avec les survivants de l’Holocauste (Shoah) en Israël, je me demandais souvent : « Que serait devenue la Shoah si des voisins chrétiens étaient venus à l’aide, au secours de leurs voisins juifs au lieu d’être spectateurs quand les nazis arrivaient à leurs portes ? S’ils s’étaient avancés pour se placer devant leurs amis juifs et dirent aux nazis : si vous les prenez, vous me prenez aussi ? ». La bonne nouvelle maintenant, c’est que Dieu a donné des enseignants éclairés qui sont qualifiés pour expliquer les dangers de la Théologie du Remplacement qui nous a égarés (1). Soyons déterminés dans notre quête d’apporter la lumière de la vérité sur des siècles d’obscurité. […]
Adam et Gila Milstein disaient : « Nous devons transformer les tragédies du passé en leçons pour le futur ». Pour ceux qui veulent aider les chrétiens à trouver le « maillon manquant » et qui travaillent à l’éradication de la Théologie du Remplacement, nous avons besoin de continuer à veiller sur le peuple juif et à le protéger avec le bouclier et les ailes de la prière. Cela dépend de nous que la prochaine génération de croyants recherche le bien-être du peuple juif et ne permette plus que la chaîne soit rompue. Nous ne pouvons pas changer l’Histoire mais nous pouvons changer le Futur et ne plus tolérer l’indifférence. Parlez-nous de votre passion pour la vérité et nous serons là pour vous relier au « maillon manquant ».
Sharon Sanders
(1) Sharon parle ici d’enseignants dans le monde anglophone…