~ Je suis chrétien et je bénis Israël ~
Pasteur Gérald FRUHINSHOLZ,
Mars 2003
Pour l’amour de Sion
Proclamer « Je suis chrétien et je bénis Israël », c’est la conviction des chrétiens amoureux de SION désirant se placer au côté d’Israël, en accord avec les Écritures :
« Pour l’amour de Sion, Je ne me tairai point, pour l’amour de Jérusalem, Je ne prendrai point de repos, jusqu’à ce que son salut paraisse, comme l’aurore, et sa délivrance, comme un flambeau qui s’allume. Alors les nations verront ton salut, et tous les rois ta gloire » (Esaïe 62).
Le peuple juif rejeté
Des siècles durant, l’Eglise a usurpé une place qui n’était pas la sienne, en se proclamant « verus Israël » – le véritable Israël. « L’incompréhension (1), l’ignorance et la déformation presque illimitée de la vérité se sont infiltrées dans l’Eglise et ont amené le rejet du peuple juif… On peut remonter jusqu’à l’origine de cette confusion au sujet d’Israël en étudiant les Pères de l’Eglise primitive, qui développèrent une doctrine affirmant que cette dernière avait remplacé Israël quant au plan de Dieu… Cette sorte d’enseignement fut répandue aux environs de l’année 150 après Jésus-Christ par Justin Martyr et fut plus tard adopté et amplifié par de célèbres personnages tels Irénée, Origène et Augustin ». Pour eux, les Juifs étaient des « meurtriers invétérés, possédés par le diable… ». Au 4e siècle, l’empereur Constantin (2) mettant le Christianisme à l’honneur, s’adressa aux évêques à propos du peuple juif et dit : « Nous désirons n’avoir rien en commun avec ce peuple si haï… ». En 1215, au Concile de Latran, la grande haine de l’Eglise atteignit son apogée. Toute la chrétienté était représentée. Sur les 70 canons prononcés, 4 concernaient les Juifs (comme les résolutions de l’ONU). Une des conséquences terribles fut que les Juifs furent obligés de porter « un habit ou un signe distinctif ». Au 16e siècle, Luther, incarnant la glorieuse promesse du salut par la foi seule et inaugurant la foi protestante, tomba dans la même ornière et le même aveuglement en maudissant les Juifs. Le grand Réformateur mourut deux jours après avoir dit que les deux plus grands ennemis de Dieu étaient satan et les Juifs. Pourtant Dieu veille pour préserver la vérité, se gardant un reste fidèle. En 1933, un chrétien (3) se leva, à l’époque du boycott général contre les Juifs d’Allemagne et proclama :
« Celui qui ne crie pas en faveur des Juifs ne peut louer Dieu ! »
Maudits et persécutés…
Un ancien proverbe hébreu déclare (4) : « Dix mesures de beauté ont été répandues sur le monde ; neuf ont été prises par Jérusalem, et une par le reste du monde. Dix coupes de souffrances ont été déversées sur le monde, neuf sont tombées sur Jérusalem, et une seule sur les nations ». Ces propos ont incité le psalmiste à formuler cette vibrante supplication :
« Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés, autant d’années que nous avons vu le malheur ! » (Psaume 90:15)
En effet, aucun peuple de la terre n’a autant souffert que le peuple juif. Ce peuple a été humilié, persécuté, chassé de son pays et dispersé parmi les nations. Mais le D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob n’abandonne pas Israël :
« Tu te lèveras, tu auras pitié de Sion; car le temps d’avoir pitié d’elle, le temps fixé est à son terme ;
Car tes serviteurs en aiment les pierres. Ils en chérissent la poussière.
Alors les nations craindront le nom de l’Eternel, et tous les rois de la terre ta gloire.
Oui, l’Eternel rebâtira Sion, II se montrera dans Sa gloire.
Il est attentif à la prière du misérable, II ne dédaigne pas sa prière.
Cela est écrit pour la génération dernière (aujourd’hui), et le peuple ainsi renouvelé célébrera l’Eternel » (Psaume 102)
Mais… Israël restaurée
L’ultime assaut contre le peuple juif se révéla il y a quelques 60 ans, au travers de la Shoah. Aux Accords d’Evian de 1938, les nations dites chrétiennes scellèrent le sort des Juifs en refusant de les sauver. Six millions périrent et le diable crut pouvoir se réjouir de la disparition du peuple élu. La restauration de l’Etat d’Israël fut la réponse cinglante de D.ieu à la lâcheté des nations et aux forces des ténèbres, et la résurrection d’Israël en 1948, le magnifique accomplissement de la vision d’Ezéchiel (Ez.37) – « … de ces ossements desséchés, sortira une armée nombreuse !… »
Comment ne pas s’émerveiller de la prescience de D.ieu et de Sa fidélité. Avec Israël, nous voyons l’accomplissement des prophéties millénaires sous nos yeux. Malgré l’antisémitisme et la haine des nations envers Israël qui perdure, D.ieu bénira Son peuple parfaitement, pour le bien de l’humanité :
« Je fais approcher ma justice, elle n’est pas loin ; et mon salut, il ne tardera pas.
Je mettrai le salut en Sion, et ma gloire sur Israël » (Esaïe 46:13)
Ensemble, chrétiens et Juifs respectueux de la Torah, disons : « Baruch Haba beChem Adonaï ! »
(1) » La destinée d’Israël et de l’Eglise « , de Derek Prince.
(2) » Quand le jour et la nuit cesseront « , de Ramon Bennett – Editions Emeth
(3) II s’agit du pasteur Dietrich Bonhoeffer, qui mourut en captivité, exécuté par les sbires du nazisme.
(4) » L’Etat juif, même contrariant, est une nécessité pour le salut du monde ! « , de Norbert Licth – Editions Appel de minuit